Pourquoi je ne signerai pas

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Depuis le 15 novembre 2010, le site de l’Assemblée nationale reçoit probablement plus d’achalandage qu’à n’importe quel autre moment depuis sa mise en ligne. Au moment d’écrire ces lignes, plus de 200,000 personnes ont demandé au premier ministre de démissionner.

Premièrement, je dois dire bravo à l’initiative, je dois reconnaître que ce mouvement populaire est impressionnant, dans quelques jours nous aurons un quart de millions de personnes qui diront à Jean Charest qu’ils n’ont plus confiance en lui. Imaginez maintenant après la période des fêtes combien de gens auront signé, les discussions dans nos chaumières amenant son lot de nouveaux signataires. Je dis bravo à cette initiative pour avoir intéressé les Québécois à la situation actuelle.

Or au-delà de cette situation, combien de personne ont présentement triché dans les signataires, 1, 2 ou 5 %.. plus ou moins ? Pire encore, combien de personne ont signé cette pétition dans un mouvement de contestation générale, une contestation de l’autorité, une contestation de tout système. Combien des signataires porteraient un foulard dans le visage s’il devait mettre leur photo pour démontrer qui ils sont en réalité?

Selon Wikipedia, une pétition de 700,000 signataires s’opposant à un rapatriement de la Constitution sans l’accord du Québec est remise à René Lévesque en février 1981. Cette pétition ne se faisait pas à coup de clic, mais demandait que des gens s’impliquent et créent un véritable mouvement. L’effort me semble pas mal plus louable dans ce cas !

Mais ce qui me dérange encore plus de cette pétition c’est l’indifférence qu’elle génère chez plus de 7 millions de Québecois qui eux n’auront rien signé, rien proposé. Imaginons un moment, si demain matin la pétition porterait fruit et que nous recevions sur la gueule la démission de notre premier ministre, on se retrouverait avec qui, un autre leader qui serait contesté… Pauline Marois qui ne fait même pas l’unanimité de son parti? François Legault toujours sans programme ni parti ? ou Amir Khadir et Québec Solidaire qui n’ont jamais réussi à obtenir un vote crédible les rapprochant d’une élection générale.

La vrai façon de faire changer les choses serait de se lever, de se prendre en main, de créer une véritable alternative, un projet de société comme l’a été la Souvraineté qui a fait carburer le Québec pendant plusieurs années. Malheureusement, on a tourné en rond parce que le référendum se voulait une fatalité pour les séparatistes, un mouvement sectaire qui reproche à ceux qui n’adhèrent pas à la cause de n’avoir rien compris.

Il est temps de bâtir un mouvement qui sera à l’ensemble des Québécois, un mouvement qui défendra l’intérêt de l’ensemble en protégeant l’avenir de nos enfants. Un mouvement qui sera responsable de ses actes. Un mouvement qui sera capable de remettre en question les dogmes de la société québécoise pour bâtir la société que nous voulons!

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