Ce texte a été préparé avant la rencontre qui aurait donné lieu à une entente vendredi et samedi
Qui peut payer?
Voilà surement la question que les membres de la CLASSE ont due se poser avant de préparer la liste des solutions qu’ils ont proposées au gouvernement. On pourrait s’attarder sur les montants présentés, on parle là à coup de centaines de millions à gauche et à droite. Sauf, provenant de la poche des étudiants qui eux dans le cas de la CLASSE visent la gratuité d’ici cinq ans.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/05/03/002-classe-gratuite-taxe.shtml
Ce n’est pas tant l’argumentaire sur les montants qui retient mon attention, mais bien cette naïveté à croire qu’on peut piger dans la poche des autres sans que les autres ne s’y opposent.
Transférer de 142 à 284 millions de dollars en fonds de recherche vers l’enseignement
La recherche c’est ce qui stimule nos plus grands cerveaux, cette soif de dépassement de découverte qui positionne une nation comme chef du développement dans la maximisation du développement durable de nos ressources, des nouvelles technologies, meilleur maîtrise des éléments nous entourant et même de nouvelles formes d’énergie.
N’est-ce pas justement cette soif de dépassement et de savoir qui a fait évoluer l’homme depuis des siècles? Donc, les étudiants croient pouvoir réduire le financement de ces recherches sans que personne ne s’y oppose? Ils voient donc leur cause visant la gratuité plus importante que celle de la recherche et du développement. Au moment où des villes visent à taxer l’eau, eux veulent la gratuité de l’université, où va la priorité? Quel égoïsme!
Geler l’embauche de cadres supérieurs et de recteurs, geler leur salaire et abolir les bonis qui leur sont versés
Depuis que je suis sur le marché du travail, j’ai toujours visé à améliorer mon sort, obtenir plus de vacances, des augmentations salariales, plus de participation aux décisions et orientation de l’entreprise où je travaille. Là, les étudiants demandent à ceux qui justement poussent par en avant de ne plus le faire, enfin de ne plus chercher à stimuler leurs efforts par des bonis ou des promotions. Des personnes décident d’étudier plus longtemps pour améliorer leur qualité de vie, et ce sont justement à ceux qui se sont dépassés que les étudiants veulent s’attaquer.
Taxer les banques pour financer la gratuité scolaire
Selon les calculs de la Coalition, le taux de 0,7 % que la taxe atteindrait en 2016 permettrait à Québec d’engranger 410 millions de dollars, ce qui constitue le coût de la gratuité scolaire, selon une étude de l’Institut de recherche en économique contemporaine.
Je ne veux pas être naïf, ou être de mauvaise foi, mais si vous êtes les banquiers, et que du jour au lendemain, le gouvernement vous annonce que vous allez payer 410 millions, vous faites un chèque ou vous retournez la facture en frais de service afin de ne pas enlever d’argent dans vos poches? Il n’y a rien de magique, quand une banque charge des frais c’est l’ensemble des contribuables qui payent, rien ne se perd, rien ne se crée, au mieux tout se transforme!
On peut appliquer la même analyse aux hausses du salaire minimum
Le 1er mai dernier, le salaire minimum a augmenté de 0.25 $/heure. C’est donc à dire que si une personne travaille au salaire minimum pendant 40 heures par semaine, elle vient de voir sont salaire brut augmenter de 10 $ par semaine!
Une fois les RQAP – RRQ – Assurance maladie, Assurance emploi, impôt fédéral, impôt provincial ça devrait donner une grosse piastre par jour de plus dans les poches du travailleur. Jusque-là on pourrait dire qu’il n’y a rien de négatif à augmenter le salaire, mais j’aimerais simplement faire une réflexion avec vous.
Imaginons que dans un commerce fastfood ouvert 24 il y a une moyenne de 5 employés 24 h sur 24, qui viennent de voir leurs salaires augmentés. Ne pensons pas aux charges fiscales qu’on ajoute aussi à l’employeur, mais juste au salaire :
24h/jour X 5employés = 120h/jour
120h/jour X 0.25$ = 30$/jour
30$/jour X 7jrs = 210$ par semaine
210$ X 52sems = 10920$/an.
Moi, si je suis le propriétaire du fastfood, je n’ai pas le choix, je ne peux pas me permettre de perdre 11000 $/an, donc doucement je vais augmenter le prix de mes hamburgers et l’ensemble de mon menu, pas beaucoup, disons juste de 0.05 $ par unité. Bien entendu, une aussi faible augmentation permettra de ne pas perdre de clientèle, mais elle affectera directement l’ensemble des contribuables qui ne sont pas au salaire minimum, car eux viennent de voir le coût des produits qu’ils consommeront augmenter, mais pas leurs salaires. On vient de niveler par le bas, on vient de réduire l’écart entre les pauvres et la classe moyenne, mais on n’a pas enrichi personne.
Plus sournois encore, plutôt que d’augmenter les prix de mes produits, je pourrais aussi décider de couper dans les heures que je donne à mes employés. Pour couvrir une hausse de 11000 $ de ma charge salariale, je devrai donc réduire d’environ 1000 h annuellement le temps de travail que je donnerai, donc, environ 19 h/semaine de moins pour mes employés soit environ 30 minutes par jours de perdues pour chacun de mes 5 employés en moyenne.
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