Une hypothèque sur le futur du Québec (3e partie)
Voici finalement le troisième texte de cette série. C’est bien de dénoncer le fait que le fardeau devrait reposer uniquement sur le dos des étudiants, mais il est clair que si je dénonçais cette solution, je pense que je me devais aussi de proposer des solutions.
Je ne prétends pas que mes solutions sont meilleures, je veux juste démontrer qu’il y a plusieurs idées pour aider le financement de nos universités, ou du moins réduire la pression financière sur les établissements. Il s’en trouvera pour me dire que certaines de mes solutions ne tiennent pas la route, c’est possible, je ne fais que proposer des idées, et j’invite ceux qui me dénonceront à proposer aussi autres choses.
Revoir nos façons de faire : Dans l’enseignement, l’accent doit être mis sur le véritable problème : allouer plus de ressources aux écoles et aux enseignants. Dans cette optique, nous devons revoir le rôle des commissions scolaires et assurer une bonne gestion des ressources. L’objectif principal est de rapprocher les services des étudiants. Il faut revoir le mandat de nos commissions scolaires, les façons de faire du ministère de l’éducation, et même la responsabilisation des écoles directement, il faut ramener le pouvoir de gérer directement sur les premières lignes.
Crédit d’impôt pour aide financière : Ce que je trouve le plus difficile quand je paye de l’impôt c’est de ne pas savoir ou surtout ne pas pouvoir déterminer comment sera dépensé mon argent. Plusieurs étudiants reçoivent des prêts et bourses, la pression financière de ce financement est essentiellement axée sur le gouvernement. Un crédit d’impôt pourrait être donné pour de l’argent versé afin d’aider des étudiants. Des citoyens pourraient ainsi parrainer des étudiants, les entreprises pourraient alors favoriser l’aide directe dans les domaines spécialisés où sont leurs besoins. Le fait de parrainer directement des étudiants plutôt que de simplement offrir des bourses d’études pourrait développer un sentiment d’appartenance entre ces étudiants et les parrains. Le crédit d’impôt même à 50 % serait quand même une réduction de pression sur le programme de prêt et bourse du gouvernement.
Mise en valeur des parcours professionnels et collégiaux : Dans les années 80, alors que j’étais étudiant, la formation universitaire était valorisée au détriment des formations du niveau collégial de même que les métiers qu’on peut acquérir au niveau secondaire.Les métiers de plombier, soudeur, électricien et autres métiers peuvent offrir les mêmes salaires qu’un enseignant, et même que plusieurs avocats. Bien que l’éducation soit une richesse pour la collectivité, nous serions tous en mauvaise posture si demain matin nous n’avons plus de gens de métier pour nous aider dans la vie.
Implication des fondations : Les hôpitaux ont pour la grande majorité, pour ne pas dire tous, une fondation. La vocation de ces fondations est d’aider à l’acquisition d’équipement ou simplement d’humaniser les milieux hospitaliers. Mais si la fondation veut aider à l’acquisition d’équipement, pourrait-elle aussi offrir l’aide financière en parrainant un médecin en formation?
Système mixte des universités : Cette proposition émane du programme de Christian Lévesque lors de la course à la chefferie. Voici un exemple de ce qu’il proposait : « Nous devons mettre un terme au sous-financement des universités et de nos écoles techniques supérieures, en faisant la distinction entre les universités d’État (le réseau de l’Université du Québec) – où les frais de scolarité seront indexés au coût de la vie – et les universités semi-privées qui pourront, quant à elles, proposer des frais de scolarité plus élevés. Aux États-Unis, par exemple, il y a des universités d’État qui coexistent avec de multiples universités privées qui sont libres d’imposer les frais de scolarité de leur choix. Le désengagement de l’état dans certains établissements pourrait permettre de libérer des sommes d’argent permettant de réinvestir dans le réseau public. Les établissements privés pourront cependant offrir des tarifs plus élevés tout en offrant aussi une formation plus spécialisée. La compétitivité entre les établissements permettrait aux étudiants d’avoir un choix pour le parcours de formation. »
Avec l’ensemble des solutions ci-haut, on est loin de régler à 100 % le problème de sous-financement universitaire. Mais je tente de démontrer qu’il y a d’autres façons de voir qu’uniquement en proposant aux étudiants de payer plus cher. Et vous, qu’elles sont vos solutions?
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